Da Mo ou Bodhidharma, fût un moine Indien originaire de Kanchipuran, de la région de Madras. Il était le troisième fils du roi de Madras et le 28ème patriarche bouddhiste.

           La légende raconte qu’au XIème siècle, Da Mo entama un voyage de 3 ans afin de se rendre à la cour impériale chinoise à Nankin. L’entrevue qu’il eu ce jour là avec l’empereur Wu, fut un échec.

           Le moine traversa alors le fleuve jaune et pris refuge au monastère de Shaolin (le monastère de « la petite forêt »), dans la province de Henan .

C’est en 475 que Da Mo arriva au monastère afin de prêcher le Dharma (qui signifie « protection ») selon la voie du bouddhiste Mahayana (considéré comme l’une des deux grandes écoles du bouddhisme, aussi connu sous le nom de « grand véhicule ») mais les moines lui refusèrent l’accès.

Très affecté par ce rejet, Bodhidharma resta 9 ans en méditation dans une grotte face à un mur.

Cependant un jour, au bout de 3 ans de veille, le moine tomba dans le sommeil. Furieux de s’être assoupi, il se coupa les paupières et les enterra dans le sol. Ce qui donna naissance à un Théier. Suite à cela il poursuivit sa méditation de 6 années supplémentaires.

La légende dit qu’il parvint (de manière symbolique) à trouer le mur avec son regard.

A l’issue de ces 9 années ; impressionnés et estimant que Da Mo forçait le respect, les moines de Shaolin lui autorisèrent enfin l’accès au monastère.

Cette longue période de méditation donna naissance à l’écriture de 3 ouvrages, ce qui constitue la plus ancienne trace écrite traitant des arts martiaux chinois.

Ces livres traitaient des 3 aspects de l’être humain sur le plan physique, énergétique et mental:

  • Le premier livre traitait de la transformation des muscles et des tendons, proposait des exercices permettant de renforcer et assouplir le corps ainsi que des techniques de combat.
  • Le deuxième livre, le livre du lavement de la moelle portait sur des exercices énergétiques.
  • Le troisième livre était destiné au travail spirituel.

 

Bodhidharma, pris la décision d’enseigner une nouvelle philosophie, le Chan (ou en Japonais, le Zen) qui se définit de la manière suivante :

« Voir dans sa propre nature pour atteindre l’éveil »

A son arrivée au monastère de Shaolin, Da Mo développa l’enseignement des arts martiaux afin de permettre aux moines de fortifier leurs corps et leurs esprit.

Il leurs enseigna les 18 mains des disciples de Bouddha (Shi Ba Luohan Shou), 18 exercices permettant de maintenir le corps en bonne santé. Ces mouvements étaient à la fois destinés à développer leur Qi ainsi que leur état physique.

Or, les techniques de combat à mains nues existaient déjà avant l’arrivée de Da Mo en Chine, mais il fût celui qui apporta la notion de vertu martiale (Wude). Il leurs enseigna que les arts martiaux devaient servir à fortifier le corps et l’esprit. Ce qui représentait tout un programme à l’époque. Les principaux exercices furent inventés en imitant ou observant les mouvements de différents animaux comme par exemple : le tigre, le dragon, le serpent, le léopard et la grue.

Bodhidharma trouva principalement son inspiration auprès de la nature qui l’entourait et prit le meilleur de ce qu’elle pouvait lui offrir, il associa tout cela dans un système de mouvement que l’homme pouvait comprendre et pratiquer. Les exercices de respiration furent développés afin de fortifier les organes internes.

Par la suite, Bodhidharma fut déçu de constater que les moines préféraient le côté martial de son enseignement, il quitta alors le monastère de Shaolin vers 520 et resta en Chine pour continuer d’enseigner le Chan.

En 557, on le dit mort. Etrange ! Car dans sa tombe ne fut trouvée qu’une seule sandale et des témoins l’auraient aperçu se dirigeant vers l’Inde chevauchant un Tigre et chaussé d’une sandale…