Différence entre « Lion » et « Dragon »
Les deux pratiques sont différentes ; en effet le lion est réalisé par deux personnes. La première anime la tête et la seconde la queue. Le dragon est quand à lui, animé par un minimum de huit personnes et peut mesurer plus d’une dizaine de mètres de long selon les cas. Il est mis en mouvement à l’aide de perches et se déplace de façon sinusoïdale, toujours au son de la musique.
Nous ne pouvons expliquer de façon précise les rituels animaliers traditionnels sans évoquer la danse de la licorne : cette danse et rare et très peu connue car elle est d’origine Hakka. Les Hakkas sont une ethnie du sud de la Chine qui vivaient traditionnellement sur des bateaux. Ils ont développés des arts de combat caractéristiques. Leurs styles de prédilection sont le pak mei, le long ying, le wing chun ainsi que le jook lam tong long (la mante religieuse de la forêt de bambou). Tout ces styles ont à cœur de protéger la ligne centrale.
La danse de la licorne est de fait plutôt pratiquée par ces styles. La licorne a un faciès différent des lions, plus rustique n’ayant pas évolué au fil du temps.
Danse du dragon :
La danse du dragon, aussi traduit par « courir avec la lanterne-dragon en mains » est une chorégraphie souvent exercée par les pratiquants d’arts martiaux chinois.
Le dragon est traditionnellement façonnée à l’aide de fines lamelles de bambou, de soie et de lampions.
Pourquoi ces matériaux ?
Tout d’abord, les lamelles de bambous sont utilisées afin de réaliser la tête, le corps et la queue du dragon, ensuite de la soie fine et transparente est collée aux lamelles de bambou et enfin les écailles et les pattes sont directement dessinées sur la soie.
Il existe des lanternes-dragons de différentes tailles ; généralement les plus courtes sont composées de 3 parties et les plus longues en ont plus de 10, toujours de nombre impair. Sous chaque partie sont disposées des poignées, afin de pouvoir tenir la lanterne-dragon. Ensuite, on dispose des lampes dans chaque partie et la confection est terminée.
Lors de la danse du dragon, une personne s’agite face au dragon tenant un objet qui ressemble à une perle et le dragon la poursuit. Cette danse requiert force, habilité et endurance, c’est pour cette raison qu’en général ce sont des pratiquants d’arts martiaux qui présentent cette danse.
Dans la culture chinoise le dragon est un animal mythique capable de nager, marcher et voler. Il serait issu des eaux ce qui nous éclaire sur sa peau faite d’écailles. D’ailleurs, une légende raconte que si une carpe arrive à remonter la chute d’eau appelée « porte du dragon » celle-ci se transformerait en dragon.
Dans la mythologie chinoise, il existe 9 dragons : Tianlong le dragon céleste, Shenlong le dragon spirituel, Fucanglong gardien des trésors cachés, Dilong le dragon souterrain, Yinglong le dragon ailé, Jiaolong le dragon des chutes d’eaux, Panlong le dragon des lacs, Huanglong le dragon jaune qui est sorti du fleuve Luo pour apporter l’écriture, et enfin Le Roi dragon.
Danse du Lion :
En chine, la danse du Lion est une importante tradition qui remonte à la Chine ancienne ; c’est dans la ville de Foshan qu’elle fit son apparition. Elle se répandit ensuite à toute la province de Canton, puis dans le monde grâce à la population de Hong Kong qui l’essaima dans tout les chinatown de la planète.
Elle est la fréquemment associée à des fêtes telles que le nouvel An chinois, l’ouverture de restaurants, des mariages, car cette danse apporte Chance, Bonheur, Prospérité et chasse les mauvais esprits. Le lion de part sa nature féroce, représente la dignité, la sagesse et la domination. Bien qu’il ait le pouvoir de faire peur et d’intimider les gens, il représente cependant une force bienfaisante.
La danse du lion est une danse folklorique où l’on retrouve énormément de figures acrobatiques.
Le lion est incarné par deux danseurs. L’un contrôle la tête qui est constituée de matériaux solides mais légers comme du papier mâché et du bambou, l’autre anime le corps et la queue sous un costume qui est relié jusqu’à la tête du lion.
Trois instruments accompagnent la danse du lion : un large tambour, des cymbales et un gong. Chaque type de mouvement du lion possède un rythme musical particulier : la musique suit les mouvements du lion, le tambour suit le lion, et les cymbales et le gong suivent le tambour.
Très souvent, les gens qui regardent les danses du lion croient qu’ils sont face à des dragons. Mais la principale différence entre la danse du lion et la danse du dragon est que les danseurs ne sont pas à l’intérieur de l’animal mais à l’extérieur.
Il existe aussi différents types de lions et plusieurs danses ayant chacune une symbolique différente.
Origines :
Bien que les lions ne soient pas originaires de Chine, ils sont arrivés dans ce pays par la célèbre route de la soie (la route de la soie désigne un ancien réseau de route commercial reliant la Chine à la Turquie ; elle doit son nom à la fameuse marchandise qui y transitait, la soie.). Les dirigeants des pays qui sont aujourd’hui l’Iran et l’Afghanistan envoyèrent les lions aux empereurs chinois en présents dans le but inavoué en concession, de faire des affaires avec les commerçants de la route de la soie.
Les lions remontent à la Dynastie des Han (-205 à 220 en Chine) jusqu’à la dynastie des Tang (716 à 907). La danse du lion était spécialement exécutée lors de festivals religieux.
La danse de lion n’a pas seulement été introduite en Chine, mais aussi en Corée et à Taïwan. Les danses ne sont pas exactement les mêmes dans ces pays, mais la symbolique y est à peu près identique.
Le Lion et le Village:
Cette légende évoque un village envahi par les rats. Un jour, un lion apparut dans ce village et dévora tous les rats. Mais une fois les rats exterminés, il s’en prit aux villageois. Un moine bouddhiste qui se trouvait dans le village réussi à apprivoiser le lion et lui enseigna les pensées du bouddhisme. Le lion devint alors le protecteur du village.
Une variante de cette légende explique que pour éloigner le lion du village, les villageois se déguisèrent en un autre lion et utilisèrent le bruit de pétards et d’instruments pour effrayer le lion.
Kwan Yin et le Lion
Cette légende permet de comprendre les deux rituels les plus importants de la danse du lion. On raconte que le lion vivait dans les cieux, qu’il était mauvis et qu’il créait beaucoup de problèmes. L’Empereur de Jade excédé par le lion, le fit décapiter et jeté sur terre. Mais la déesse de miséricorde, Kwan Yin, eu pitié de lui et décida de l’aider. Elle envoya un ruban rouge enchanté pour rattacher le corps et la tête du lion, et après l’avoir ressuscité, elle lui révéla que pour récupérer ses forces et pour retourner dans le ciel, il lui fallait trouver et manger une plante magique gardée par un moine bouddhiste. En reconnaissance à la déesse Kwan Yin, le lion se mit ainsi sur la voie du bouddhisme
Le rêve de l’empereur:
Une légende plus réaliste explique que l’Empereur de la Dynastie Tang fit un rêve où il vit une bête étrange. A son réveil, il ordonna à ses hommes de reconstruire l’animal de ses rêves. Une autre version raconte que l’Empereur fit construire un lion après avoir vu un lion pour la première fois rapporté par un ambassadeur. C’est ainsi que serait naît la danse du lion.
Styles de danse du Lion :
Il existe deux catégories de lions, le lion du Nord et le lion du Sud.
Le Lion du Nord:
Le lion du nord n’est pas exécuté par les écoles de kung-fu et sa pratique n’a rien de martial. On le retrouve plutôt dans les cirques et opéras chinois. Ils sont rouge et or avec de longs poils et ont une tête plate.
Le lion du Nord apparait plutôt dans les cirques ou les défilés chinois. Il a une tête dorée qui ressemble à un chien et des poils longs de couleur orange et jaune. Il danse avec beaucoup d’enthousiasme en sautillant comme un chien pékinois et il lui arrive de lever les pattes avant en tournant sur lui-même, de faire des roulades, ou de marcher sur une balle. Le lion du Nord est souvent en couple mais on voit parfois une famille de lion du Nord composée du mâle qui possède un ruban rouge attaché sur la tête, de la femelle avec un ruban vert et de un ou deux lions plus petits.
Le Lion du Sud:
Les lions du sud sont eux articulés et peuvent cligner des yeux, bouger les oreilles ainsi que la bouche. Ils possèdent une longue barbe, de la fourrure épaisse et de tous petits détails tels que la pupille de l’œil qui bouge sur un axe lorsque l’on tourne la tête activement.
Il faut aussi préciser qu’il y a des lions traditionnels et des lions plus récents. Ils n’ont pas exactement le même faciès. Ces derniers ne sont sortis que pour les grandes occasions et demeurent souvent dans le kwen (salle d’entrainement) au coin de l’autel.
Le lion du sud est divisé en deux styles, Fut San (Montagne de Bouddha) et Hok San (Montagne du Crane).
Le style Fut San (la montagne du bouddha), appelé style traditionnel, est le style le plus répandu dans les écoles de Kung-fu. La tête de lion Fut Shan possède une bouche légèrement incurvée et elle est généralement décorée de plusieurs pompons. La tête utilisée est assez lourde et solide pour pouvoir permettre des combats de lion entre les écoles. Les mouvements et les acrobaties demandent plus de force et de stabilité et nécessitent un entraînement poussé. Ce style de danse du lion n’est enseigné qu’aux élèves les plus avancés car la performance représente l’école de Kung-fu.
Le style Hok San (la montagne de la grue) ou Hokkien est un style plus moderne. Il a été répandu par le célèbre Sifu Siow qui entraîne de nombreux pratiquants en Malaisie. Le lion Hok San possède une tête plus légère avec une bouche plate et une cape avec plus de fourrure que pour lion Fut San traditionnel. C’est un style de danse qui comporte beaucoup de sauts et qui essaie d’imiter les mouvements naturels d’un lion. Ce style s’est propagé avec les spectacles et les compétitions artistiques de danse du lion car le lion semble plus vivant et plus réel. Aujourd’hui, le style Hok San est de plus en plus souvent dansé avec des têtes de lion Fut Shan.
Couleurs des Lions:
Traditionnellement l’on dénombre trois couleurs de lion différentes, avec le temps cela se développa pour arriver à ce que l’on peut voir aujourd’hui à Hong-Kong, des lions fluoresçant qui clignotent de diodes luminescentes… !?
Durant la célébrissime période des « trois royaumes » (222-265), trois royaumes se menaient une bataille sanglante. Ceux-ci étaient: Wei, Wu et Shu. Le royaume de Shu défendait sa place en toute légitimité puisque son empereur, l’empereur Liu Bei était le descendant de la vrai dynastie chinoise, les Han. Il fut aidé par ces deux fidèles amis, Kwan Yu et Zhang Fei.
Etant très admiré et aux vues de leurs passés glorieux, ils furent élevés au rang de dieux.
Les Chinois, très attachés à leur histoire, ont symboliquement associé aux couleurs des lions les héros du passé :
· Le lion jaune est ainsi devenu Liu Bei, l’empereur
· Le lion rouge, Kwan Yu, le général
· Le lion noir, Zhang Fei, le général en second
La pratique:
La danse de lion est très codifiée selon les écoles et styles de kung-fu. Il ne s’agit donc pas de gesticuler dans tous les sens mais plutôt d’effectuer une chorégraphie calée sur le rythme de la musique.
Dans la pratique, les déplacements du lion s’exécutent en suivant des positions de Kung-fu. C’est pour cela qu’en Chine l’on considère qu’un bon « joueur » de lion doit avoir un bon niveau de Kung-fu. Pratiqué traditionnellement, le lion doit traverser divers obstacles, bancs, tables, tabourets, avant de manger la salade (San choy) dans laquelle on a préalablement déposé une enveloppe rouge contenant de l’argent avant d’être chassé par les pétards.
Le lion est accompagné du bouddha au gros ventre qui tente de le dresser, le bouddha « MI LE FO ». Il est dans le bouddhisme traditionnel le bouddha du futur. Il s’est transformé ensuite dans la religion populaire chinoise en bouddha de l’argent et du bonheur. Il exécute lui aussi une chorégraphie spécifique sur le son des instruments à la manière d’un clown.
Au fil du temps la danse de lion à su évoluer et est devenue de nos jours en Chine un véritable sport national avec des compétions et des règles très strictes. Les lions doivent exécuter un parcours sur des poteaux en acier dont le diamètre est de 38 cm et dont le poteau le plus élevé atteint les 2,55 m. Au centre de la structure il faut arriver à effectuer un saut de 2,10 m de longueur à une hauteur de 2,10 m.
Seuls des athlètes entrainés sont capables de réaliser de telles prouesses.